Quel élément du tableau périodique sera le prochain

Médias britanniques : les États-Unis marchent sur la corde raide, la seule question est de savoir quel élément du tableau périodique sera le prochain

[Texte/Observer Network Qi Qian] La Chine a introduit des contrôles à l'exportation sur les articles à double usage vers les États-Unis au début du mois, ce qui a attiré l'attention du monde entier et les discussions connexes se poursuivent encore aujourd'hui.

Reuters a rapporté le 18 décembre que la Chine domine la chaîne d’approvisionnement des principaux minéraux. Dans ce contexte, la répression continue par les États-Unis de l'industrie chinoise de haute technologie est clairement « un exercice sur la corde raide » : d'une part, ils veulent utiliser les droits de douane pour réduire leur dépendance à l'égard de la Chine ; d’un autre côté, elle essaie d’éviter des représailles globales de la part de la Chine avant de construire des capacités de production alternatives.

Le rapport indique qu'à l'heure actuelle, les minéraux critiques deviendront « l'arme de choix » de la Chine pour faire face à l'escalade du conflit commercial avec les États-Unis. "La seule question est de savoir quel métal critique du tableau périodique la Chine choisira ensuite."

Le 3 décembre, le ministère chinois du Commerce a publié un communiqué annonçant des contrôles stricts sur l'exportation de gallium, de germanium, d'antimoine, de matériaux ultra-durs, de graphite et d'autres articles à double usage vers les États-Unis.

L’annonce exige qu’il soit interdit d’exporter des articles à double usage vers des utilisateurs militaires américains ou à des fins militaires ; en principe, l’exportation vers les États-Unis d’articles à double usage tels que le gallium, le germanium, l’antimoine et les matériaux ultra-durs ne sera pas autorisée ; et un examen plus strict des utilisateurs finaux et des utilisations finales sera mis en œuvre pour l'exportation d'articles en graphite à double usage vers les États-Unis. L'annonce souligne également que toute organisation ou individu dans un pays ou une région qui enfreint les réglementations en vigueur sera tenu responsable selon à la loi.

Reuters a déclaré que la décision de la Chine était une réponse rapide à la nouvelle série d'interdictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine.

"Il s'agit d'une escalade soigneusement planifiée", indique le rapport, "dans laquelle la Chine utilise sa position dominante dans les métaux clés pour riposter à l'attaque américaine contre ses capacités de haute technologie".

Selon les données de l'United States Geological Survey, l'année dernière, les États-Unis dépendaient à 100 % des importations de gallium, la Chine représentant 21 % de leurs importations ; les États-Unis comptaient sur les importations de antimoine à 82% et plus de 50% de germanium, la Chine représentant respectivement 63% et 26% de ses importations. L'Institut géologique des États-Unis a averti que l'interdiction totale par la Chine des exportations de gallium et de germanium pourrait entraîner des pertes directes de 3,4 milliards de dollars pour l'économie américaine et déclencher un effet en chaîne de perturbation des opérations de la chaîne d'approvisionnement.

Govini, une société américaine de renseignement de défense, a récemment publié un rapport indiquant que l'interdiction d'exporter par la Chine sur les principaux minéraux américains affectera la production d'armes de toutes les branches de l'armée américaine, impliquant plus de 1 000 systèmes d'armes et plus de 20 000 pièces.

En outre, la dernière interdiction imposée par la Chine a également « gravement affecté » la chaîne d'approvisionnement en gallium, germanium et antimoine. Bloomberg a noté que la Chine avait créé un précédent en interdisant aux entreprises étrangères de vendre des produits aux États-Unis. Avant cela, « l’extraterritorialité » dans le contrôle des sanctions semblait avoir toujours été le privilège des États-Unis et des pays occidentaux.

Après que la Chine a annoncé de nouvelles restrictions à l'exportation, le prix mondial de l'antimoine est passé de 13 000 dollars la tonne au début de l'année à 38 000 dollars. Le prix du germanium est passé de 1 650 dollars à 2 862 dollars au cours de la même période.

Reuters estime que les États-Unis « marchent sur la corde raide » : d'un côté, ils veulent utiliser les droits de douane pour réduire leur dépendance à l'égard de la Chine ; d’un autre côté, elle essaie d’éviter des représailles globales de la part de la Chine avant de construire des capacités de production alternatives. Cependant, la réalité est que les États-Unis sont fortement dépendants des importations de métaux clés, et la Chine devrait intensifier ses mesures de rétorsion dans le domaine de ces métaux clés.

Premièrement, l’administration Biden a investi des milliards de dollars pour reconstruire la capacité de production nationale de minéraux essentiels, mais les progrès seront probablement lents.

Les États-Unis envisagent de rouvrir une mine d'antimoine dans l'Idaho, mais la première production n'est pas attendue avant 2028. Le seul transformateur d'antimoine aux États-Unis, American Antimony, prévoit d'augmenter sa production mais doit encore garantir un approvisionnement suffisant par des tiers. Les États-Unis n’ont plus produit de gallium natif depuis 1987.

Dans le même temps, le plus grand problème auquel sont confrontés les États-Unis est la mesure dans laquelle la Chine domine la chaîne d’approvisionnement dans le domaine des minéraux critiques. Selon le Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion américain, la Chine est le plus grand fournisseur de 26 des 50 minéraux actuellement répertoriés comme minéraux critiques par l'US Geological Survey. Beaucoup de ces minéraux figurent sur la « liste de contrôle des exportations à double usage » de la Chine, aux côtés du gallium, du germanium et de l'antimoine.

Le rapport souligne que pour les États-Unis, l'annonce par la Chine d'un contrôle plus strict sur les exportations de graphite est un « signe inquiétant », indiquant que la situation de confrontation entre la Chine et les États-Unis s'étend au domaine des métaux pour batteries. Cela signifie que « si l'industrie chinoise de haute technologie est davantage sanctionnée par les États-Unis, la Chine disposera toujours de multiples canaux d'attaque ».

Reuters a déclaré que le président américain élu Trump avait menacé d'imposer des droits de douane complets sur tous les produits chinois avant de prendre ses fonctions. Mais la plus grande question pour la future administration Trump est de savoir dans quelle mesure les États-Unis pourront résister à la contre-attaque chinoise dans le domaine des métaux clés.

À cet égard, Stephen Roach, économiste américain bien connu et chercheur principal à l'Université de Yale, a récemment publié un article mettant en garde le gouvernement américain. Il a souligné que la contre-attaque rapide de la Chine avait cette fois provoqué une « frappe chirurgicale » contre des industries clés aux États-Unis ; Si les États-Unis continuent d'intensifier le conflit commercial, les actions de représailles de la Chine pourraient également s'étendre, car « la Chine a encore de nombreux « atouts » en main.

Le 17 décembre, le South China Morning Post de Hong Kong a cité une analyse selon laquelle, même si certaines des contre-mesures récentes de la Chine visent l'administration Biden, ces actions rapides ont fourni des « indices » sur la manière dont la Chine traitera la prochaine administration américaine dirigée par Trump. « La Chine ose se battre et sait se battre » et « il faut être deux pour danser le tango »… Les universitaires chinois ont même souligné que la Chine était prête à affronter Trump.

Le site Internet US Politico a également cité une analyse d’experts selon laquelle ces mesures prises par la Chine ciblent davantage le nouveau président américain élu Trump plutôt que l’actuel président Biden. "Les Chinois sont doués pour regarder vers l'avenir, et c'est un signal pour la prochaine administration américaine."